Angie Sakla-Seymour : un succès au féminin et en famille 

Michele Tanganika • JUN 29, 2024

Angie, son mari Lou Seymour et leur deux enfants Dimitrios F. Seymour et Helena-Alexis Seymour lors d’édition du AMTI showcase.  (Angie Sakla-Seymour/ Facebook )

Angie Sakla-Seymour est la fondatrice de l’agence Angie’s Models and Images. Fondant son agence de mannequin il y a plus de 30 ans à Ottawa, elle à depuis découvert de grands talents qui foulent les podiums des marques à la renommée mondiale.

 

Angie est tombée très jeune dans le monde de la mode et du mannequinât. Dès son enfance, elle a toujours été très coquette et à l’affût des tendances, malgré le statut modeste de sa famille. C’est à l’âge de 13 ans qu’elle a été remarquée pour la première fois par des représentants de Vogue Butterick et de l’agence Audrey Morris lors d’une visite à son école secondaire montréalaise à la recherche de talents locaux.

Cependant, ces parents s’étaient fermement opposés à ce qu’elle poursuive une carrière dans le domaine. Angie elle-même doutait que cela soit une carrière pour elle, mais a tout de même accepté de participer à un show. Et après, les castings et les shootings n’ont cessé de suivre tout au long de ses années d’école secondaire, avant qu’elle ne se fasse attraper par ses parents, mettant ainsi fin à sa carrière de mannequin pourtant bien partie.

«J’avais été repérée par une agence quand j’étais plus jeune, mais mes parents n’étaient pas d’accord pour que je suive une carrière de mannequin. Je suis allé derrière leur dos pour m’entraîner avant de me faire attraper. Ils m’ont passé un savon.» Nous a-t-elle raconté en rigolant.

Une vie normale s’ensuivit, loin des flash et des podiums. Elle a épousé Lou Seymour, un ancien haltérophile, et ensemble ils ont eu deux enfants, Helena-Alexis et Dimitrios. Cette année, ils ont célébré leur quarantième anniversaire de mariage. 

Angie et sa famille lors de l’anniversaire de son mari.  (Angie Sakla-Seymour/ Facebook )

Ils se sont installés à Cornwall, se dévouant au travail et à leur famille. Jusqu’au jour où l’appel des défilés s’est fait entendre de nouveau.

«J’ai commencé à organiser des défilés de mode pour les personnes avec qui je travaillais pour collecter des fonds pour les programmes des hôpitaux pour enfants locaux… La réponse a été formidable, tant de la part des personnes présentes que des mannequins. Ils ont adoré se sentir glamour et s’exhiber un peu.» avait-elle expliqué lors d’une précédente interview avec le magazine The Seeker.

À Cornwall, Angie s’est associée avec le studio  «Top Hat Dance» afin de donner des cours d’étiquette, puis à ouvert sa propre école, où elle donnait des cours de charmes et de bonnes manières à des jeunes dans un studio du centre-ville qu’elle louait à 100$ le mois.

Elle espérait pouvoir attirer suffisamment d’élèves, mais n’a pas imaginé le succès de son projet. Bon nombre de ses élèves ont vu leur vie changer de manière positive grâce à elle. Son école a même remporté le prix de la meilleure école de l’année, lors d’une conférence à New York.

Avec ce succès, la vie professionnelle d’Angie a pris un autre tournant. Mais entre son école et son poste au gouvernement, il lui était difficile de jongler les deux en même temps.

«Je travaillais avant dans un bureau du gouvernement à Cornwall et je faisais du 50h par semaine. Mais à cause de mes activités, c’était difficile de faire les deux et mon patron me reprochait souvent que je donnais trop de temps à mes propres activités plutôt qu’au travail. J’ai donc commencé à réduire mes heures de travail de 50 à 35h.

J’ai aussi proposé l’idée que je démissionne mais il ne voulait pas que je parte. Je suis donc devenu la première personne du gouvernement à faire du télétravail et je travaillais en tant que conseiller en emploi. C’était il y a 35 ans. J’ai finalement fini par démissionner parce que ça devenait beaucoup trop compliqué à gérer.» Nous a-t-elle expliqué.

 

Une nouvelle aventure qui commence 

Avec un succès et une renommée grandissante, de nouvelles personnes de tout le pays ont commencé à affluer afin d’obtenir les services d’Angie. Et pendant deux ans, elle à fait des aller-retours entre Ottawa et Cornwall. Déménageant définitivement à Ottawa avec sa famille, elle à ouvert une agence appelée Angie’s AMTI en 1990 avec l’aide de son mari.

Angie Sakla-Seymour et son mari Lou Seymour lors du showcase d’Angie’s AMTI au Musée National de la guerre. (Mike Giovinazzo)

«L’équilibre et l’étiquette étaient toujours mes priorités, mais au lieu de les enseigner, je cherchais des personnes qui les possédaient.» avait-elle expliqué au magazine The Seeker.

Quelques années plus tard, une agence à Toronto à suivie.

Durant les premières années de l’agence, Angie pouvait acquérir jusqu’à 30 modèles par année. En organisant des appels et des offres à travers le pays, elle a pu en recruter d’avantage année après année. La majorité de ces recrues étaient pour la plupart encore des élèves, et Angie, tenant vivement à cœur leur avenir, insistait à ce qu’ils poursuivent leurs études le plus possible. Pour elle, ce ne sont pas que ses modèles, mais de nouveaux membres de sa famille.

Angie, son mari et sa fille Helena-Alexis avec la mannequin Herieth Paul lors d’une soirée organisée par le AMTI. (Angie Sakla-Seymour/ Facebook)

« Je veille sur eux ; deviens une deuxième maman pour eux. Je reçois encore des cartes de fête des mères de plusieurs de mes filles.» avait-elle dit au magazine The Seeker.

De nombreux modèles d’Angie sont restés à l’agence mais d’autres ont quitté, se lançant dans d’autres carrières, des études, ou même le mariage. Angie a notamment expliqué que certains de ces nouveaux modèles sont les enfants de ses précédents modèles.
On voit bien là une boucle bouclée. 

 

Des stars internationales 

Parmi les modèles qui ont signé chez Angie, il y a de nombreuses vedettes que nous voyons autant dans nos publicités, que sur le petit et grand écran. L’un d’entre eux n’est d’autre que l’acteur principal de films iconiques tels que La La Land (2016) et Barbie (2023), Ryan Gosling. 

«J’ai rencontré Ryan Gosling pour la première fois à l’école de danse Top Hat à Cornwall. Au début, il n’a obtenu aucun rôle. Sur 101 auditions, il en a raté 100. C’est la 101eme qui a fait la différence.» Nous a-t-elle raconté lors du tête à tête. 

Angie et le jeune Ryan Gosling lors d’une performance de celui-ci à Cornwall en 1993. (Angie Sakla-Seymour/ Facebook)

Mais outre Gosling, Angie a aussi au cours de sa carrière travaillé avec des visages connus, tels que Brianna Barnes, qui s’était notamment présentée au bureau d’Angie à Cornwall à l’âge de 14 ans et dont Angie a réservé pour son premier film, parmi de nombreux autres, tels que l’actrice Melinda Shankar, et le mannequin Herieth Paul parmi d’autres. 

 

Une carrière récompensée 

L’agence AMTI d’Angie est devenue une agence de renommée mondiale. Des Fashions Weeks aux studios Hollywoodiens, la marque de Angie peut y être visible. L’agence a remporté de nombreuses récompenses, dont celle de la Meilleure Agence de Talents aux Ottawa Awards, et ce depuis 2011. 

Angie a aussi remporté personnellement le prix de la Meilleure Femme d’affaires, ainsi que le prix Nelson Mandela Awards.

 

Un moment difficile 

Bien que la vie professionnelle d’Angie soit rayonnante, sa vie privée c’est vu assombri d’un bien gros nuage noir. Une lourde bataille l’attendait. En effet, en 2011, lors d’une visite chez son médecin, elle a découvert qu’elle souffrait d’un cancer du sein, en dépit d’une mammographie l’année précédente qui à donné un résultat négatif.

Subissant de nombreuses opérations entre 2011 et 2017, elle n’a jamais cessé de vivre pleinement, se rappelant de la force de sa mère qui elle aussi avait bataillé face au cancer. 

Photo de la mère d’Angie, décedée dû à un cancer. (Angie Sakla-Seymour/ Facebook)

«Ma mère a décidé de vivre au quotidien et de ne pas se laisser définir par sa maladie. Le médecin lui avait donné six mois mais elle a décidé de vivre et elle a encore deux ans et demi avec nous.» A t-elle raconté au magazine The Seeker. 

Le 5 décembre 2017, Angie a décidé de subir une double mastectomie. Elle est à présent libre du cancer, et continue d’utiliser sa voix pour parler et sensibiliser la société face au cancer.

 

Sur le chemin de leur mère 

Mais il n’y a pas que Angie qui a eu une grande carrière dans le domaine du divertissement. Ses enfants Helena-Alexis et Dimitrios, ont eux aussi suivi les traces de leur parent.

Helena-Alexis Seymour, la fille de Angie, a commencé sa carrière en tant que mannequin dans l’entreprise de ses parents à Cornwall, ajoutant le rôle d’actrice par la suite. Sa filmographie, passant des long métrages comme xXx: Le retour de Xander Cage ou A Diva’s christmas Carol aux séries, notamment les Chroniques de Jessica Wu.

Ce dernier, où elle jouait le personnage principal titulaire, lui a valu le prix de la meilleure actrice au Las Vegas Movie Awards en 2020 et en 2023, ainsi qu’en 2021 au Toronto Film Channel Awards. Elle assiste aussi ses parents dans la gestion de l’agence familiale à Toronto.

Helena-Alexis et Dimitrios lors d’une soirée de célébration du nouvel an à New York. (Angie Sakla-Seymour/ Facebook)

 

Son fils Dimitrios Seymour, quant à lui, à ouvert sa propre agence de gestion de talents, The Influential Team, à Los Angeles, représentant les intérêts d’acteurs, modèles, athlètes et même des écrivains à l’échelle internationale.

En 2014, il était classé parmi les 100 personnes les plus influentes du Canada. De plus, de nombreux prix lui ont été décernés, dont celui de l’entrepreneur de l’année du magazine Faces et celui de la Black Business Professionals Association, tous les deux de l’édition 2013.

 

Un futur qui s’annonce radieux

L’avenir d’Angie s’annonce plus rayonnant que jamais. Son agence ne s’est jamais aussi bien portée, et la relève est déjà assurée. 

Elle a notamment signée de nouveaux talents tant dans le domaine du mannequinât que du cinéma. Parmi ses recrues les plus récentes, la top-modèle Divine Mugisha est celle qui se démarque le plus. La jeune modèle fait ses débuts sur les podiums de la Fashion Week et a déjà défilé pour les plus grandes marques telles que Burberry, Mark Jacob et Correge.

Divine Mugisha avait défilé lors du showcase de cette année au Musée Canadien de la Guerre. (Mike Giovinazzo)

À part Divine, d’autres jeunes talents, tant dans le milieu de la mode que du cinéma, ont aussi signé chez Angie AMTI. Nous avons pu en rencontrer plusieurs lors du showcase annuel organisé par l’agence.

Cet événement est un moyen pour l’agence de mettre en avant ces différents talents qui y font partie, mais aussi de les mettre en relation avec les différents représentants et partenaires internationaux du domaine du divertissement et de la mode qui ont fait le déplacement pour assister à la soirée. Pour l’occasion du 25è anniversaire du défilé, l’événement s’est déroulé au Musée Canadien de la Guerre, et une cinquantaine d’invités étaient présents, tous habillés en tenue de soirée.

Image des invités du showcase 2024 sur le podium en train de danser
(Angie Sakla-Seymour/ Facebook)

Quand nous avons demandé à Angie à la fin de notre discussion quel conseil elle aimerait donner à la nouvelle génération qui aimerait se lancer dans l’industrie, elle nous a expliqué l’importance de la persévérance et de la foi.

“ Lorsque vous donnez, vous allez en revoir dix fois plus. Continuez à persévérer et n’abandonnez jamais. Et lorsque vous avez peur, gardez votre foi plus grande que vos peurs.”

Angie a aussi expliqué que pour les prochains mois, elle sera très occupée à trouver de nouveaux talents et maturer ceux de son agence. Quant au prochain showcase, il aura lieu en 2025 non pas au Canada, mais dans les Caraïbes, sur l’île de Turks et Caicos.

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