Michèle Tanganika • AUG 10, 2024
La compétition de la Coupe d’Afrique des Nation Gatineau-Ottawa (CAN GATO) reprendra l’après-midi du samedi 10 août, avec les demi-finales sur le terrain de Mont-Bleu situé au Boulevard de La Cité-des-Jeunes à Gatineau. Après des jours de négociations entre les organisateurs et la Ville de Gatineau, un terrain d’entente a pu être trouvé afin de permettre la continuation des matchs.
Les organisateurs nous ont affirmé être très heureux que l’événement puisse reprendre, mais ne sont pas soulagés pour autant. Les défis de ces dernières semaines les poussent à rester sur leur garde jusqu’au bout afin de s’assurer que les matchs puissent terminer dans de bonnes conditions.
« On est passés par beaucoup d’épreuves ces derniers temps, tout au long de l’année même je dirais, et pas seulement avec la Ville de Gatineau. C’était un plus gros stress », affirme un des cofondateurs de la CAN GATO, Kevin Levry.
« On va être soulagés lorsque tout cela va se terminer […] c’est juste un petit ouf de soulagement pour dire que nous pouvons enfin continuer », continua-t-il.
Problèmes à deux match de la fin
Les demi-finales et la finale auraient dû avoir lieu respectivement le 27 juillet et le 3 août sur le terrain de l’Université d’Ottawa tout comme les matchs de quarts de finale. Mais l’établissement a expliqué après ces matchs ne pas être en capacité d’assurer la sécurité d’autant de personnes durant le reste du tournoi et a demandé à ce qu’il y ait une présence policière afin garantir le bon déroulement de l’événement. Les organisateurs ont contacté la police qui a expliqué ne pas être disponible.
« On a contacté la police d’Ottawa mais elle nous a expliqué être en sous effectif à notamment des autres événements qui avaient lieu dans la ville et ne pouvait donc pas être présent », explique Fred Joël, un des co-organisateurs de la CAN GATO.
« L’Université d’Ottawa a un manque d’expérience par rapport au volume de personnes prévu. Ils nous ont avoué que cela faisait sept ou huit ans qu’ils n’avaient pas eu plus de mille personnes », ajoute-t-il.
Mis au pied du mûr, ils se sont tournés vers la Ville de Gatineau pour savoir s’ils pouvaient terminer la compétition. Selon leurs explications, la Ville a affirmé que le terrain de Mont-Bleu était disponible, mais lorsqu’ils leur ont dit qu’il s’agissait de la CAN GATO, la ville a refusé de leur louer le terrain, et a envoyé de nouvelles exigences à respecter, notamment en ce qui a trait au coût associés à la présence policière durant les deux derniers jours de la compétition.
« Ils nous ont dit que cela allait nous coûter entre 4200 et 4300 $. Ce que nous avons accepté parce que nous voulions que le public soit dans un environnement sécuritaire. Mais lendemain nous recevons une nouvelle facture pour la police qui est de 32 000 $. C’est quasiment dix fois le montant initial », s’indigne Fred Joël.
En dépit de leur statut de petite organisation avec un budget insuffisant pour les sommes demandées, le trio affirme avoir appris de l’expérience de l’année précédente. En effet, lors de l’édition 2023, près de 4000 personnes avaient assisté à la finale, un débordement qui avait été très difficile à gérer. Il nous on dit avoir tout mis en œuvre pour garantir le bon déroulement du tournoi.
« On a fait cette année quelque chose qu’on avait pas fait lors des précédentes éditions, on a ouvert une billetterie et on a un nombre limité de billets, afin de pouvoir éviter la situation de l’an dernier […] Au tout début de l’année aussi, lorsqu’on préparait la CAN GATO, la Ville nous a demandé de faire appel à une entreprise de sécurité et de nettoyage, ce qu’on a fait », explique à nouveau Fred Joël.
« Notre force à nous c’est que nous sommes bien organisés. On a toujours des plans B ou C pour faire face aux situations compliquées et on essaye de faire les choses biens pour que le monde soit content », commente Hugus Abledji Bailly, un des trois co-organisateurs.
Mais il n’y a pas que la CAN GATO qui est confrontée à ce genre de soucis. Le conseiller municipal Steve Moran a notamment affirmé au micro de Radio-Canada avoir observé que pour beaucoup d’événements à Gatineau, l’accompagnement policier est un “obstacle monétaire” et que c’était quelque chose sur laquelle la Ville devrait se pencher.
Plus qu’une compétition
Malgré tous ces défis, les trois amis sont bien déterminés à ce que cette édition se termine en bien. Le tournoi n’à qu’un seul objectif, et c’est celui de rassembler plusieurs équipes de la région et d’ailleurs, afin de disputer des matchs de football (soccer) et réunir les communautés autour de ce sport.
« On a l’impression que la CAN GATO c’est juste de jeunes qui jouent au soccer mais c’est bien plus que ça. On a des équipes qui viennent d’autres villes juste pour pouvoir jouer », révèle Fred Joël.
Ils expliquent avoir beaucoup appris de cette expérience et comptent faire encore mieux l’année prochaine.
« On a appris de nos erreurs, des choses qu’on avait pas pris en compte et on fera encore mieux l’année suivante », confirme Kévin Levry.
« La CAN GATO est notre bébé […], on veut faire d’elle un événement phare de l’été qui est très attendu par les gens de la région […] on veut aussi faire découvrir la ville de Gatineau », explique avec détermination Hugus Abledji Bailly.
La finale, elle, aura lieu le 17 août prochain au Complexe sportif de Mont-Bleu, bien que les organisateurs et la Ville devront encore régler certains points. Quant à l’édition de 2025, les deux parties se rencontreront le 1er septembre afin de mieux s’organiser et d’éviter à nouveau une telle situation.